Bientôt une taxe touristique généralisée aux Îles Canaries ?

La municipalité de Mogán, située à 93 kilomètres de Las Palmas sur l’île de Grande Canarie, vient d’annoncer l’instauration d’une taxe touristique à partir de janvier 2025. Une première dans l’archipel espagnol, qui pourrait bien faire des émules.

Le montant ? Une modique somme de 15 centimes d’euro par personne et par jour. Autant dire trois fois rien comparé aux taxes en vigueur à Barcelone ou aux Baléares. Mais ne vous y trompez pas : cette décision est loin d’être anodine.

Pourquoi maintenant ?

C’est le ras-le-bol de devoir supporter l’effort économique supplémentaire que l’administration locale doit fournir pour maintenir les services, les espaces publics et les infrastructures touristiques dans des conditions optimales. Sans parler de la nécessité de créer de nouvelles installations pour rester compétitif.

La maire de Mogán, Onalia Bueno

Le nerf de la guerre : l’argent, bien sûr. La municipalité estime à 2,7 millions d’euros le manque à gagner lié à l’afflux touristique. Une somme conséquente pour une petite ville de 20 000 habitants qui voit sa population gonfler de près de 45% en haute saison.

Qui paiera la note ?

Surprise : tout le monde ! Contrairement à d’autres destinations qui ciblent uniquement les visiteurs étrangers, la taxe de Mogán s’appliquera à tous les touristes, qu’ils viennent du continent ou des îles voisines. Une décision qui risque de faire grincer quelques dents locales.

Les propriétaires d’hébergements touristiques seront chargés de collecter la taxe et de la reverser à la mairie tous les 6 mois. Un casse-tête administratif en perspective pour les hôteliers et les loueurs de meublés.

Un effet domino ?

La question qui brûle toutes les lèvres : Mogán sera-t-elle suivie par d’autres municipalités canariennes ? Pour l’instant, rien n’est moins sûr. Mais le précédent est créé, et il pourrait bien faire des émules.

D’autant que le tourisme pèse lourd dans l’économie de l’archipel : 35,5% du PIB en 2023, soit près de 20 milliards d’euros. Un pactole dont les retombées ne profitent pas toujours aux communes qui accueillent les visiteurs.

Le casse-tête juridique

Petite subtilité : les municipalités espagnoles n’ont pas le pouvoir d’imposer une taxe de séjour à proprement parler. Mogán a donc dû ruser en présentant cette contribution comme une redevance pour services locaux. Un tour de passe-passe juridique qui pourrait bien être contesté.

Les chiffres qui font réfléchir :
– 375 828 : le nombre moyen de touristes ayant visité les Canaries chaque mois en 2024
– 3,8% : l’augmentation de la fréquentation par rapport à 2023
– 494 149 : le record de visiteurs atteint en mars 2024

Ces chiffres témoignent d’une attractivité croissante de l’archipel. Mais jusqu’à quand les infrastructures pourront-elles suivre ?

Le spectre du surtourisme

Derrière cette décision se cache une préoccupation grandissante : le surtourisme. Les manifestations sporadiques contre l’afflux de visiteurs se multiplient en Espagne, et les Canaries ne font pas exception.

La taxe de Mogán est présentée comme un moyen de financer un tourisme plus durable. Mais sera-t-elle suffisante pour apaiser les tensions entre habitants et vacanciers ?

Valence a déjà franchi le pas avec une taxe variant de 0,50 à 2 euros par nuit. Et la liste des villes européennes prévoyant d’instaurer une contribution touristique en 2025 ne cesse de s’allonger.

Pour les maires canariens, l’équation est complexe. Comment préserver l’attractivité de leur destination tout en assurant un développement harmonieux ? La taxe touristique apparaît comme une solution séduisante, mais elle comporte aussi des risques.

En tant que CEO de Visamundi, je me consacre à faciliter les déplacements internationaux en aidant nos clients à obtenir des visas dans le monde entier. En restant à l'avant-garde des réglementations en constante évolution, je veille à ce que notre agence soit un pilier de confiance dans le domaine des services de visa.

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