Washington a décidé, le 27 mai 2025, de suspendre le traitement des visas étudiants pour les étrangers, plongeant des milliers de jeunes dans l’incertitude à l’approche de la rentrée universitaire. Cette information a été communiquée par le média politique américain, Politico.
Un gel immédiat et généralisé
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a ordonné la suspension immédiate de la délivrance de tous les nouveaux visas étudiants, qu’il s’agisse du visa F (études universitaires), M (formations professionnelles) ou J (programmes d’échange). Les ambassades et consulats américains ont reçu l’instruction de ne plus accorder de rendez-vous pour ces demandes, en attendant de nouvelles directives. Même les dossiers déjà déposés ou les rendez-vous déjà programmés semblent concernés, plusieurs étudiants ayant vu leur rendez-vous annulé sans préavis.
Motif officiel : renforcer la sécurité
La raison avancée par l’administration Trump est la mise en place d’un contrôle renforcé, notamment par un examen systématique des réseaux sociaux des candidats. L’objectif affiché est de s’assurer qu’aucune personne représentant un risque pour la sécurité nationale n’entre sur le territoire américain. Ce durcissement s’inscrit dans un contexte politique tendu, avec une volonté de filtrer les personnes soupçonnées de liens avec des groupes radicaux ou de contenus jugés problématiques en ligne.
Conséquences pour les étudiants et les universités
Cette suspension intervient à une période stratégique, alors que mai et juin sont les mois clés pour les demandes de visa en vue de la rentrée d’août ou septembre. Des milliers d’étudiants étrangers, dont plus de 8 000 Français chaque année, voient ainsi leurs projets remis en cause. Les universités américaines, qui dépendent fortement des étudiants internationaux, s’inquiètent de l’impact de cette mesure sur leur attractivité et leurs finances.
Des centaines d’étudiants étrangers ont déjà vu leur visa révoqué ces derniers mois, et certains étudiants en situation régulière ayant participé à des manifestations pro-palestiniennes ont été arrêtés et menacés d’expulsion. À Harvard, de nombreux étudiants internationaux s’interrogent sur la possibilité de transférer dans d’autres établissements ou pays.
« Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tant de ne pas avoir mon visa, c’est qu’il soit révoqué en cours d’année, parce qu’on a vu des étudiants, des chercheurs qui sont arrêtés et expulsés »
étudiant français
Un climat d’incertitude
Face à cette situation, le gouvernement français a promis des « solutions de repli » pour les étudiants concernés, afin qu’ils puissent poursuivre leurs études en France ou ailleurs en Europe si leur projet américain tombe à l’eau. Le flou demeure sur la durée de la suspension : le département d’État évoque la publication de nouvelles directives « dans les prochains jours », mais aucun calendrier précis n’a été communiqué.
Cette mesure, qui pourrait n’être que temporaire, s’inscrit dans un climat de tension autour de l’immigration et de la sécurité à l’approche des élections américaines. Pour l’instant, étudiants, familles et établissements restent dans l’expectative, sans garantie de voir la situation se débloquer avant la rentrée universitaire.
La suspension des visas étudiants américains, sans précédent par son ampleur, bouleverse donc le paysage de la mobilité internationale et suscite de vives inquiétudes chez les jeunes du monde entier.
Des visas d’étudiants chinois révoqués
Les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient révoquer les visas de certains étudiants chinois, en particulier ceux inscrits dans des domaines jugés « critiques » ou ayant des liens avec le Parti communiste chinois. De nombreux étudiants chinois aux États-Unis, comme Deng Zhifei et Liqin de l’université Johns Hopkins, expriment leur incompréhension et leur inquiétude face à l’avenir, certains envisageant de quitter le pays ou de se tourner vers d’autres destinations pour leurs études. Avec plus de 270 000 étudiants chinois inscrits lors de l’année universitaire 2023-2024, la Chine représente une part significative des étudiants étrangers aux États-Unis, juste derrière l’Inde.
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