L’Arménie complique l’obtention du e-Visa pour 3 nationalités

Depuis le 24 octobre, fini la facilité pour les ressortissants indiens, irakiens et égyptiens de débarquer à Erevan simplement avec un e-Visa. Le gouvernement a mis un terme – au moins temporairement – au système de visa électronique pour ces 3 nationalités, sauf présentation d’un visa valide pour une région occidentale.

Cette décision, tombée comme un couperet, n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour de l’immigration en Arménie. Depuis des mois, les autorités s’inquiètent de l’afflux massif de visiteurs en provenance de ces pays, dont certains auraient tendance à s’éterniser bien au-delà de la durée légale de leur séjour.

Le casse-tête des overstayers

Sur les 9 premiers mois de 2023, ce ne sont pas moins de 70 000 Indiens qui ont foulé le sol arménien. Un chiffre qui donne le tournis quand on sait que le pays compte à peine 3 millions d’habitants ! Les services d’immigration estiment qu’environ 10 000 Indiens seraient actuellement en situation irrégulière. Un casse-tête administratif et social qui a fini par pousser le gouvernement à réagir.

Du côté de l’Irak et de l’Égypte, même son de cloche. Si les chiffres sont moins vertigineux, la tendance est similaire. Ces “overstayers” comme on les appelle dans le jargon, posent un véritable défi aux autorités arméniennes.

Désormais, les ressortissants des trois pays concernés devront se plier à une procédure plus contraignante :

  • Dépôt de la demande auprès d’une ambassade ou d’un consulat arménien
  • Fourniture de documents justificatifs (billets de retour, réservations d’hôtel, etc.)
  • Délai de traitement pouvant s’étendre sur plusieurs semaines
Il est proposé de délivrer des visas électroniques aux citoyens de ces 3 pays qui ont un statut de résident temporaire ou permanent (ou un visa d’entrée valide) aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Corée, en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord, au Canada, en Russie, au Japon, dans l’Union européenne, dans les pays de l’espace Schengen et dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Les citoyens de ces pays se verront également délivrer des visas sur présentation d’un billet d’avion aller-retour“, justifient les autorités arméniennes.

Les tour-opérateurs sur le qui-vive

Cette mesure a l’effet d’une douche froide pour le secteur touristique arménien. Les agences spécialisées dans l’accueil des visiteurs indiens, irakiens et égyptiens voient leur business model sérieusement menacé. Certains craignent même de devoir mettre la clé sous la porte si la situation perdure.

“C’est un coup dur. Les groupes indiens représentaient une part importante de ma clientèle. Je vais devoir me réinventer.”

Armen, guide touristique à Erevan

Le gouvernement, conscient de ces enjeux économiques, assure que la mesure n’est que temporaire. Le temps de mettre en place un système plus efficace de contrôle des flux migratoires. Mais dans les faits, nul ne sait combien de temps durera cette période de transition.

Un débat qui divise la société

Cette décision ne fait pas l’unanimité au sein de la population arménienne. Si certains applaudissent des deux mains, voyant là un moyen de préserver l’identité nationale, d’autres s’inquiètent des conséquences économiques et de l’image renvoyée à l’international.

On ne peut pas d’un côté se plaindre du manque de touristes et de l’autre fermer nos frontières“, s’insurge Lilit, propriétaire d’un bed and breakfast dans le centre d’Erevan. “Ces visiteurs font vivre de nombreux commerces et contribuent à l’économie locale.”

Vers une refonte du système migratoire ?

Au-delà de cette mesure d’urgence, c’est tout le système migratoire arménien qui est remis en question. Le gouvernement planche actuellement sur une réforme en profondeur, visant à mieux encadrer les flux tout en préservant l’attractivité du pays.

Parmi les pistes évoquées :

  • La mise en place d’un système de quotas par nationalité
  • Le renforcement des contrôles aux frontières
  • L’instauration d’une taxe touristique pour financer les infrastructures d’accueil
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En tant que CEO de Visamundi, je me consacre à faciliter les déplacements internationaux en aidant nos clients à obtenir des visas dans le monde entier. En restant à l'avant-garde des réglementations en constante évolution, je veille à ce que notre agence soit un pilier de confiance dans le domaine des services de visa.

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