L’introduction de l’autorisation de voyage électronique (ETA) pour le Royaume-Uni soulève des inquiétudes croissantes quant à son impact sur le tourisme, les voyages d’affaires et le transit aérien. Bien que le système ne soit pas encore pleinement opérationnel pour tous les pays, les premiers effets se font déjà sentir dans certains secteurs, notamment dans les aéroports régionaux et les grands hubs internationaux.
Mise en œuvre progressive de l’ETA
L’ETA est actuellement en vigueur pour les citoyens du Qatar, du Bahreïn, de la Jordanie, du Koweït, d’Oman, d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Le gouvernement britannique prévoit d’étendre ce système aux ressortissants de l’Union européenne, de l’Espace économique européen et de la Suisse début 2025, puis au reste du monde à l’automne 2025.
Le coût de l’ETA est fixé à 10 livres sterling par personne, s’ajoutant aux frais de voyage existants. La procédure de demande se fait entièrement en ligne via le site officiel du gouvernement britannique. Les voyageurs doivent soumettre leur demande au moins plusieurs jours avant leur départ prévu.
Impact sur les aéroports et les compagnies aériennes
Les aéroports régionaux du Royaume-Uni ont exprimé de vives inquiétudes quant à l’impact potentiel de l’ETA sur le trafic passagers. L’aéroport de Liverpool John Lennon, en particulier, a lancé un appel pressant au gouvernement pour qu’il reconsidère les frais associés à l’ETA. John Irving, PDG de l’aéroport, a exhorté les ministres à supprimer les frais de 10 £ pour l’ETA, craignant que cette charge supplémentaire ne dissuade les voyageurs et n’affecte négativement les liaisons aériennes régionales.
L’aéroport de Heathrow, le plus grand du Royaume-Uni, a également exprimé ses inquiétudes concernant l’application de l’ETA aux passagers en transit. Selon l’aéroport, cette mesure place les aéroports britanniques dans une position de désavantage concurrentiel par rapport aux hubs de l’Union européenne.
Thomas Woldbye, PDG de Heathrow, a souligné la nécessité d’exempter les passagers en transit aérien du programme ETA pour maintenir la compétitivité de l’industrie aéronautique britannique. Il a déclaré : “Nous devons égaliser les chances pour que l’industrie aéronautique britannique reste de classe mondiale.”
Effets sur le trafic passagers
Diminution des passagers en transit
Depuis la mise en place de l’ETA, Heathrow a constaté une baisse significative du nombre de passagers en transit en provenance du Qatar.
L’aéroport a signalé une diminution de 19 000 passagers qataris au cours des 4 premiers mois du programme.
Cette baisse est préoccupante car de nombreuses liaisons long-courriers, cruciales pour l’économie, les exportations et la connectivité du Royaume-Uni, dépendent des passagers en transit.
Les voyages d’affaires de courte durée pourraient être particulièrement affectés. Les professionnels habitués à se rendre au Royaume-Uni pour des réunions ou des conférences devront désormais planifier leurs déplacements plus en avance, ce qui pourrait réduire la flexibilité des échanges commerciaux internationaux.
Comparaison avec d’autres systèmes d’autorisation de voyage
Pour mettre en perspective l’impact de l’ETA britannique, voici une comparaison avec d’autres systèmes similaires dans le monde :
Pays/Région | Système | Coût | Validité | Délai de traitement |
---|---|---|---|---|
Royaume-Uni | ETA | 10 £ | 2 ans | Plusieurs jours |
États-Unis | ESTA | 21 $ | 2 ans | 72 heures |
Canada | AVE | 7 CAD | 5 ans | Quelques minutes |
UE (futur) | ETIAS | 7 € | 3 ans | Jusqu’à 96 heures |
Réponse du gouvernement
Le ministère de l’Intérieur justifie l’introduction des ETA comme un moyen de renforcer la sécurité aux frontières du Royaume-Uni. Les demandeurs doivent fournir leurs coordonnées biographiques, biométriques et de contact, ainsi que répondre à des “questions d’aptitude“.
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