Le contexte actuel en Europe de l’Est a poussé des milliers de personnes à prendre la route vers des pays voisins comme la Moldavie ou la Roumanie. Ce fort exode impacte les pays des Balkans, alors que de nombreux exilés d’Afrique, du Proche ou du Moyen Orient traversent la région sur la route de l’Europe. Parallèlement, on observe un renforcement des frontières extérieures de l’espace Schengen, avec le déploiement de contingents supplémentaires pour le corps Frontex qui devrait atteindre 10.000 gardes-côtes et gardes-frontières d’ici 2027.
Extension de la zone Schengen : la Croatie admise, la Bulgarie et la Roumanie d’ici la fin 2023
Alors que la Croatie a rejoint la zone européenne de libre circulation de Schengen le 1er janvier 2023, la Roumanie et la Bulgarie, quant à elles, ont du attendre. Le Conseil de l’UE, qui représente les pays de l’Union, discute d’un projet d’extension de la zone Schengen, qui permetrait une circulation sans frontières entre 26 pays, pour la plupart membres de l’UE, et qui compte aujourd’hui 420 millions de personnes.
La Croatie : une adhésion express à l’espace Schengen
La Croatie a rejoint l’UE en 2013; la Roumanie et la Bulgarie sont quant à elle membres depuis 2007. En quelques mois seulement, Zagreb obtient deux victoires diplomatiques : l’appartenance à la zone euro comme 20e État et l’entrée dans l’espace Schengen. Cette décision a suscité des réactions contrastées, notamment de la part de la commissaire européenne Ylva Johansson qui a exprimé sa déception concernant le refus d’intégration de la Roumanie et de la Bulgarie au sein de l’espace Schengen.
L’Autriche et les Pays-Bas s’opposaient à l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen
Selon Euractiv, les contrôles aux frontières dans les aéroports roumains et bulgares seront abolis en octobre, tandis que les contrôles au sol ne seront plus effectués à partir de janvier 2024. Selon des sources bulgares, Bruxelles s’apprête à intégrer les deux États dans l’espace sans frontières en octobre de cette année, s’ils démontrent leur désir de poursuivre les réformes.
L’Autriche et les Pays-Bas se plaignent d’un système Schengen défaillant et refusaient l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. Selon Vienne, ces deux pays ne répondraient pas aux critères nécessaires pour intégrer cet espace de libre circulation. Cette position autrichienne illustre les difficultés rencontrées par l’Union européenne pour trouver un consensus sur l’extension de la zone Schengen et les exigences liées à la gestion des frontières et de la sécurité.
Au début du mois, Nickolay Denkov, le Premier ministre bulgare, a déclaré que son cabinet continuerait à travailler pour s’assurer que le processus tant attendu serait terminé d’ici la fin de l’année, apportant des changements importants à la gestion des contrôles aux frontières.
Il a également déclaré qu’il mettrait en place une “campagne de lutte contre les fausses informations sur la Bulgarie“.
En avril de cette année, plus de 100 groupes de jeunesse des États européens ont demandé l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen. Lors de l’Assemblée générale du Forum européen de la Jeunesse (YFJ) qui s’est tenue à Bruxelles, plusieurs organisations, dont le Conseil roumain de la jeunesse, ont adopté une motion intitulée “Liberté de mouvement pour tous : Roumanie et Bulgarie dans la zone Schengen“.
Vers une refondation de l’espace Schengen ?
Face à ces divergences et aux enjeux actuels, certains dirigeants européens appellent à une refondation de l’espace Schengen. Le président français Emmanuel Macron est notamment porteur de cette idée, qui plaide pour un renforcement des frontières extérieures et une meilleure coopération policière entre les pays membres. D’ici 2023, la pleine interopérabilité des systèmes d’information pour l’enregistrement des passagers aériens devrait également être mise en place.
Quels impacts pour la Bulgarie et la Roumanie ?
Pour la Bulgarie et la Roumanie, l’intégration à l’espace Schengen représente un enjeu majeur en termes de mobilité et d’échanges avec les autres pays membres. L’adhésion facilitera les déplacements et permettrait de renforcer les liens économiques et politiques au sein de l’Union européenne. Toutefois, elle impliquerait également des responsabilités accrues en matière de gestion des frontières et de lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
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