Dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées, l’Union Européenne (UE) a officiellement confirmé l’adoption de règles de visa plus strictes visant les ressortissants russes. Cette décision du 6 novembre 2025, annoncée dans un communiqué le lendemain, intervient alors que les préoccupations sécuritaires et les mises en garde concernant une nouvelle ère de confrontation atteignent un niveau critique.
L’évaluation menée dans le cadre de la coopération Schengen locale en Fédération de Russie a conclu que la « guerre d’agression non provoquée et injustifiée de la Russie contre l’Ukraine » a fondamentalement modifié les risques liés aux demandeurs de visa russes.
Le risque : espionnage, propaganda et subversion
La Commission européenne a détaillé une série de menaces justifiant ce durcissement réglementaire. Parmi celles-ci, on compte l’utilisation de la migration comme arme par la Russie, la commission d’actes de sabotage sur le territoire des États membres et dans les eaux internationales de la mer Baltique, ainsi que des menaces d’espionnage cybernétique et industriel. De plus, l’UE craint un usage abusif des visas pour la promotion de propagande soutenant la guerre d’agression russe contre l’Ukraine ou pour l’engagement dans d’autres activités subversives portant préjudice à l’Union.
Face à ce profil de risque élevé, l’UE a déterminé que les demandeurs de visa russes devaient être soumis à un examen approfondi et fréquent avant qu’un visa ne puisse être délivré. Par conséquent, des règles « considérablement plus restrictives » que celles prévues par le Code des visas habituel (Règlement 810/2009) doivent s’appliquer, permettant aux États membres d’atténuer les menaces pour l’ordre public ou la sécurité intérieure.
Restrictions des Visas à Entrées Multiples (VEM)
Les nouvelles règles s’appliquent aux demandes de visas de court séjour déposées par les ressortissants russes résidant en Fédération de Russie auprès des consulats des États membres situés sur ce territoire. Afin d’assurer l’efficacité de la mesure et d’éviter son contournement, une application stricte des dispositions relatives à la compétence territoriale consulaire est requise.
En dérogation des règles standards, les Visas à Entrées Multiples (VEM) ne seront désormais délivrés qu’à des groupes d’individus spécifiques présentant un profil de risque réduit. L’évaluation menée par la coopération Schengen a clairement identifié ces groupes :
- Les Membres de la Famille Proche : Il s’agit des conjoints (y compris les partenariats enregistrés), des enfants de moins de 21 ans (y compris ceux du conjoint et les enfants adoptés), et des parents de citoyens russes résidant légalement dans les États membres ou de citoyens de l’Union. Pour cette catégorie, la validité du VEM est limitée à un an, à condition que le demandeur ait obtenu et utilisé légalement 3 visas au cours des 2 années précédentes.
- Les Travailleurs des Transports : Cela inclut les marins, les chauffeurs de camion et d’autobus, et les membres des équipages de train qui demandent un visa dans l’exercice de leurs fonctions professionnelles. Pour eux, la validité est fixée à 9 mois, sous réserve qu’ils aient obtenu et utilisé légalement 2 visas au cours des 2 années précédentes.
⚠️ Ces règles adaptées ne s’appliquent pas aux ressortissants d’autres pays soumis à l’obligation de visa résidant en Russie, à moins qu’ils ne possèdent également la citoyenneté russe, car ils ne présentent pas le même profil de risque élevé.
| Bien que la décision soit très restrictive, elle prévoit une flexibilité dans des cas individuels dûment justifiés. Les États membres conservent la possibilité d’émettre des VEM valables jusqu’à 5 ans pour certaines catégories particulièrement vulnérables. Cela pourrait être approprié, en particulier, au profit des dissidents, des journalistes indépendants, des défenseurs des droits de l’homme, des représentants d’organisations de la société civile, ainsi que leurs proches. |
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