Le gouvernement fédéral de Somalie (GFS) a entrepris une réforme de sa politique d’immigration, marquée par la transition imminente de son système d’e-Visa vers une Autorisation Électronique de Voyage (eTA), qui doit entrer pleinement en vigueur à partir du 27 novembre.
Cette initiative intervient dans un contexte de graves préoccupations concernant la sécurité numérique et de rejet catégorique de cette politique par les factions voisines, notamment le Somaliland.
Fin du Visa à l’arrivée (VoA) et montée de l’eTAS
Bien que la règle de suppression du visa à l’arrivée (Visa-On-Arrival, VOA) ait été mise en œuvre depuis septembre pour la plupart des voyageurs, le changement du 27 novembre ne concerne pas la politique de visa elle-même, mais le système utilisé pour traiter ces autorisations de voyage.
À partir de cette date, la Somalie basculera entièrement du système d’e-Visa à un système d’eTAS (Electronic Travel Authorization Somalia). Ce nouveau dispositif est décrit par les responsables fédéraux comme étant plus strict que la plateforme d’e-visa précédente.
Depuis le 21 septembre dernier, l’eTA somalien peut se demander sur le site https://etas.gov.so

Tous les passagers à destination de la Somalie devront obtenir une autorisation fédérale avant d’embarquer. La plateforme eTA sera directement liée aux systèmes de données des compagnies aériennes (incluant l’API – Advance Passenger Information – et le PNR – Passenger Name Records).
Les compagnies aériennes ne pourront pas émettre de cartes d’embarquement aux voyageurs qui n’ont pas obtenu l’eTA. Cela confère aux autorités de Mogadiscio un accès aux détails personnels et de voyage avant même le départ des passagers, renforçant le contrôle fédéral sur l’immigration.
Fuite de données massive de l’ancien système e-Visa
Cette transition vers l’eTA est directement précédée par un scandale de sécurité numérique. Le système d’e-visa initial, que l’eTA est censé remplacer, a connu une fuite majeure d’informations personnelles. Des milliers de données sensibles (on parle de plus de 35 000) concernant les utilisateurs inscrits sur la plateforme officielle d’e-Visa de Somalie ont été compromises.
Cette faille a soulevé de sérieuses questions sur la sécurité et la fiabilité du système numérique mis en place par le gouvernement somalien. Des utilisateurs ont exprimé leur inquiétude concernant la sécurité de leurs données personnelles, notant que le site semblait ne pas fonctionner correctement et faisant état de recherches indiquant que le site aurait pu être piraté.
Non-reconnaissance de facto par ses voisins
La tentative du GFS de centraliser et de renforcer le contrôle des frontières par l’eTA se heurte à une résistance farouche des entités régionales autonomes.
Le gouvernement du Somaliland, qui revendique son indépendance, a formellement annoncé le 9 novembre 2025 qu’il ne reconnaîtrait plus l’e-visa délivré par le gouvernement fédéral de Somalie.
Le Somaliland a interdit l’entrée sur son territoire par voie terrestre, aérienne ou maritime à l’aide d’un e-visa somalien. Les voyageurs doivent obtenir un visa spécifiquement délivré par les autorités du Somaliland, parfois à l’arrivée.
“Les visas ou documents de voyage délivrés par la Somalie ne sont pas valables pour entrer en République du Somaliland. Les voyageurs souhaitant se rendre au Somaliland peuvent obtenir un visa à leur arrivée à l’aéroport international d’Hargeisa Egal (HGA) ou à l’aéroport international de Berbera (BBO), ou bien solliciter un permis d’entrée auprès de l’ambassade, de la mission ou du consulat du Somaliland le plus proche.“

Le ministre de l’Aviation du Somaliland, Fuad Ahmed Nuh, a déclaré que des ordres étaient entrés en vigueur le 10 novembre 2025, interdisant à tout aéronef sans approbation de l’autorité de l’aviation du Somaliland de traverser son espace aérien. Les compagnies aériennes qui refusent de se conformer seront détournées.
Le calendrier du rejet du Somaliland, intervenant peu après la divulgation de la fuite de données, a servi à légitimer sa décision et à affirmer sa souveraineté face aux risques liés au système somalien.
Il est également mentionné que la plateforme d’e-visa (précédant l’eTA) avait déjà été rejetée par “les deux régions”, faisant allusion au Somaliland et potentiellement au Puntland, soulignant ainsi la difficulté du gouvernement fédéral à imposer son autorité en matière d’immigration sur tout le territoire somalien.
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