Le Qatar vient de rejoindre le prestigieux club des pays bénéficiant du programme d’exemption de visa pour les États-Unis. Cette annonce historique fait du petit émirat le premier pays du Golfe à intégrer ce dispositif convoité. Dès le 1er décembre 2024, les Qataris pourront voyager outre-Atlantique sans visa pour des séjours allant jusqu’à 90 jours. Une aubaine pour les hommes d’affaires et les touristes du riche État gazier.
Mais le Qatar n’est pas le seul à lorgner sur ce sésame. Chypre frappe à la porte depuis des années et redouble d’efforts pour convaincre Washington. L’île méditerranéenne a franchi une étape décisive en juin dernier en signant un accord bilatéral sur le partage d’informations relatives aux voyageurs. Le texte, ratifié en juillet par le Parlement chypriote, prévoit la mise en place d’un système d’échange de données sur les passagers jugés à risque.
Le gouvernement de Nicosie ne cache pas son ambition : intégrer le programme d’exemption de visa américain d’ici fin 2024 ou début 2025. Un calendrier ambitieux qui témoigne de la détermination des autorités chypriotes. Mais le chemin est encore long et semé d’embûches.
Le principal obstacle ? Le taux de refus de visas, qui doit impérativement passer sous la barre des 3% pour espérer décrocher le précieux sésame. Or Chypre affichait encore un taux de 4,48% l’an dernier.
Un chiffre en nette amélioration mais encore insuffisant aux yeux de Washington. Les services consulaires américains scrutent de près l’évolution de cet indicateur clé.
Autre point de vigilance : la sécurité des frontières et des documents de voyage. Les États-Unis exigent des garanties draconiennes en la matière. Chypre doit notamment se doter de passeports biométriques ultra-sécurisés et renforcer ses contrôles aux frontières. Un chantier colossal pour la petite île divisée.
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Sans aucun doute. L’exemption de visa booste considérablement les échanges commerciaux et touristiques. Les hommes d’affaires chypriotes pourraient ainsi multiplier les déplacements aux États-Unis sans tracasseries administratives. De quoi doper les investissements croisés entre les deux pays.
Voici un tableau chiffré des flux de passagers avant et après l’ajout de certains pays au Visa Waiver Program (VWP) :
Pays | Année d’ajout au VWP | Nombre de voyageurs avant VWP | Année de référence avant VWP | Nombre de voyageurs après VWP | Année de référence après VWP | Croissance en % |
---|---|---|---|---|---|---|
Corée du Sud | 2008 | 800 000 | 2007 | 1,1 million | 2010 | +37,5% |
Chili | 2014 | 200 000 | 2013 | 300 000 | 2015 | +50% |
Pologne | 2019 | 150 000 | 2018 | 230 000 | 2021 | +53% |
Grèce | 2010 | 160 000 | 2009 | 250 000 | 2012 | +56,25% |
Mais Chypre n’est pas seule dans la course. D’autres pays européens comme la Roumanie et la Bulgarie lorgnent eux aussi sur le programme d’exemption de visa. Une compétition acharnée s’est engagée entre ces prétendants, chacun cherchant à convaincre Washington de sa fiabilité.
La Roumanie semble avoir pris une longueur d’avance. L’ambassadeur roumain aux États-Unis a récemment annoncé que son pays intégrerait le programme en mars ou avril 2025. Une annonce qui a fait grincer des dents à Nicosie. Les autorités chypriotes craignent de voir la Roumanie leur griller la politesse.
Pour ne rien arranger, la situation géopolitique complexe de Chypre pourrait freiner ses ambitions. La partition de l’île reste un casse-tête pour Washington. Comment garantir la sécurité des frontières d’un pays dont le tiers du territoire échappe au contrôle du gouvernement légitime ? Une épine dans le pied des négociateurs chypriotes.
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